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Les 13 millions de retraités qui touchent chaque mois une retraite de base et une pension complémentaire du régime Agirc-Arrco ont bénéficié en 2023 d’une revalorisation exceptionnelle de leurs pensions. Mais cette embellie sera de courte durée. La raison ? Les perspectives pour les prochains taux sont nettement moins favorables. Découvrez pourquoi.
Une revalorisation de 5,3 % au 1er janvier 2024
Les retraites du régime général, indexées sur l’évolution des prix, ont connu une nouvelle hausse de 5,3 % au 1er janvier 2024. C’est ce qu’a rapporté le rapport économique, social et financier annexé au projet de loi de finances. Une augmentation conséquente, mais qui serait la dernière du genre, car l’inflation a ralenti fortement par la suite. Le taux d’inflation pour 2024 n’est en effet que de 2,6 %, après 5,2 % en 2022 et 4,9 % en 2023.
Cette revalorisation s’applique à toutes les pensions de base. Donc, elle inclut celles du régime des salariés (Cnav, Carsat et MSA) mais aussi celles des fonctionnaires (État et CNRACL), des régimes spéciaux, des indépendants, etc. Elle concerne également le minimum contributif, qui garantit un montant minimal aux assurés ayant eu une carrière complète.
Le premier versement de la pension revalorisée a eu lieu le 9 février 2024. Notons que ce versement correspondant à la pension du mois de janvier. Les retraités de l’Assurance Retraite (Cnav) ont ainsi vu leur pension augmenter en moyenne de 75 euros par mois.
Le cas des retraites complémentaires
Quant aux pensions complémentaires des salariés du privé, elles connaissent également une hausse importante. En effet, les pensionnés Agirc-Arrco ont bénéficié d’une augmentation de 4,9 % de leur pension, soit la plus forte hausse depuis 2013. Et cette somme revalorisée, ils ont déjà commencé à l’encaisser.
En revanche, cette bonne nouvelle cache une réalité moins favorable. En effet, les partenaires sociaux, qui pilotent l’Agirc-Arrco, ont décidé de limiter la revalorisation des pensions à 0,4 point en dessous de l’inflation. Ce mécanisme de sous-indexation, mis en place pour assurer l’équilibre financier du régime, s’appliquera jusqu’en 2026. Ainsi, les pensions complémentaires risquent d’augmenter moins vite que les prix à la consommation.
Cette situation contraste avec celle des retraites de base, qui sont indexées sur l’inflation. Retenons que les pensions de base ont augmenté de 5,3 %, soit le même taux que l’inflation. Les retraités du privé, qui perçoivent à la fois une retraite de base et une retraite complémentaire, subiront alors un effet de ciseau entre les deux régimes.
Un retour aux faibles hausses de retraites ?
Après avoir profité d’un coup de pouce significatif cette année, les retraités devront se contenter de peu pour la prochaine mise-à-jour des taux. Et ce ne sera pas près de changer, car les mesures de sous-indexation devraient se poursuivre jusqu’en 2026. Sauf si les partenaires sociaux décident de les réviser.
Les retraités devraient ainsi retrouver les faibles taux de revalorisation appliqués avant 2022. Et ce, avec des hausses inférieures à l’inflation pour les pensionnés du régime Agirc-Arrco. Une situation qui risque de peser sur leur niveau de vie, alors que les dépenses de santé, de logement ou de dépendance augmentent avec l’âge. Cette perspective fait déjà trembler les millions de retraités. Rassurez-vous, car pour le moment, rien n’est encore confirmé.
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