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Depuis 1975, l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) existe pour garantir un revenu minimum mensuel aux personnes incapables de travailler. Le montant de cette allocation est variable, prenant en considération divers critères, dont les revenus du conjoint du bénéficiaire. C’est un soutien important pour les personnes qui, du fait de leur handicap, ne peuvent pas avoir de revenus.
L’année 2023 marque un tournant très important pour cette allocation. En effet, la CAF ne prend plus en compte les revenus du partenaire pour faire le calcul de l’AAH. Et si c’est une excellente nouvelle pour certains bénéficiaires, d’autres n’en profitent pas. On vous explique pourquoi.
AAH : une décision que les bénéficiaires attendaient
Depuis le 1ᵉʳ octobre 2023, les revenus du conjoint n’entrent plus en compte pour le calcul de l’AAH. Du moins, si tel est le souhait de celui qui en fait la demande. Dans les faits, cela concerne 277 100 français, sur les 1,2 million d’allocataires. Ces bénéficiaires en couple réclamaient pour certains d’entre eux cette déconjugalisation.
Et pour cause. Prenons un exemple. Si une personne en situation de handicap sort avec une personne qui gagne très bien sa vie, alors elle touche un montant bien moindre d’AAH. Elle se retrouve donc totalement dépendante de son partenaire.
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C’est aussi une excellente nouvelle pour ceux qui ne pouvaient pas prétendre à l’AAH. Depuis ce changement, 15 000 personnes ont pu faire la demande. D’après la Cnaf, ils gagnent en moyenne 559 euros d’allocations tous les mois.
L’AAH : des montants en hausse
La Cnaf parle aussi de ceux qui touchaient déjà l’AAH, mais qui voient les montants augmenter grâce à la déconjugalisation. En moyenne, la hausse s’élève à 312 euros mois. Elles concernent les « personnes que nous connaissions déjà et qui avaient un conjoint doté de ressources entraînant un droit à l’AAH inférieur du fait du calcul conjugalisé. Le fait de ne pas considérer les ressources du conjoint lui permet de toucher davantage d’AAH ».
Cependant, tous les allocataires de l’AAH ne demandent pas le calcul sans les revenus du conjoint. En effet, la Cnaf note que le reste des bénéficiaires a choisi de rester dans le système conjugalisé, jugé plus avantageux pour eux.
Choisir le meilleur montant
Il est à rappeler que la CAF et la MSA calculent le montant le plus avantageux pour chaque bénéficiaire sur la base de la déclaration de revenus, soumise tous les trois mois.
La déconjugalisation a été mise en œuvre de manière à éviter toute perte pour les bénéficiaires de l’AAH avant le 1ᵉʳ octobre 2023, selon Guillaume Danard, secrétaire du secteur Sécurité sociale à la Confédération française démocratique du travail (CFDT).
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Jusqu’à présent, moins de 40 000 personnes ont bénéficié de la déconjugalisation, un chiffre bien inférieur aux 277 100 bénéficiaires en couple de l’AAH. Si ces derniers décident de prendre en compte les revenus du conjoint, c’est parce qu’ils y sont gagnants.
Le but de cette nouvelle règle est d’arranger tout le monde. Les bénéficiaires ont juste à choisir la méthode de calcul la plus intéressante pour eux. L’important est encore d’assurer l’autonomie des personnes en situation de handicap.