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Près de la moitié des foyers français, bien qu’éligibles, ne bénéficient pas des aides de la Caisse d’Allocations Familiales (CAF). Cette situation découle d’une raison simple : l’absence de demande. Mais pourquoi cette négligence ?
La complexité des procédures et un manque persistant d’information expliquent ce phénomène de non-recours. Et ce n’est pas sans conséquence. En effet, ce sont des milliards d’euros qui, chaque année, ne trouvent pas preneurs. Une aide en particulier en souffre.
Le non-recours aux aides de la CAF
En période d’inflation, les aides de la CAF revêtent une importance cruciale pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens. Malgré les nombreux dispositifs existants, un nombre significatif de personnes éligibles ne sollicitent pas ces aides. Bien que la France alloue chaque année 33,5 % de son Produit Intérieur Brut (PIB) aux prestations sociales, le taux de non-recours persiste.
Plusieurs raisons expliquent cette non-sollicitation. Certains craignent probablement la stigmatisation. En effet, ils ne souhaitent pas divulguer leur dépendance aux aides sociales de la CAF. D’autres peuvent penser qu’ils n’y ont tout simplement pas droit et ignorent les critères d’éligibilité.
À voir Cette aide de la CAF pourrait atteindre 1 600 € en 2025, les allocataires concernés
La méconnaissance des dispositifs d’aide demeure la principale explication de ce non-recours aux aides de la CAF. Certains hésitent également à entreprendre les démarches nécessaires. En effet, ils peuvent estimer que les délais sont trop longs. Dès lors, ils se débrouillent seuls. Bien que cette autonomie soit louable, elle peut conduire à passer à côté d’aides sociales substantielles.
Certaines aides de la CAF oubliées
L’allocation éducation enfant handicapé (AEEH) illustre parfaitement cette situation, avec un taux de non-recours qui atteint 85%. Près de 300 000 parents pourraient bénéficier de cette aide financière, mais l’ignorance ou la confusion face aux démarches administratives constitue un obstacle majeur.
Bien que le montant de l’AEEH soit de 135,13 euros, il peut varier en fonction des catégories de handicap de l’enfant. Il peut ainsi atteindre un maximum de 1 146,69 euros, indépendamment des ressources familiales.
D’autres aides de la CAF, telles que le Revenu de solidarité active (RSA) et la prime d’activité, sont également sous-utilisées. Selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, 34% des allocataires de la prime d’activité ne la réclament pas. Cela représente près de 750 millions d’euros non réclamés.
De même, la complémentaire santé solidaire, destinée à aider les personnes aux ressources modestes, est négligée par 48% des éligibles.
AAH : un taux de non-recours impressionnant
Enfin, terminons avec le taux de non-recours à l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH). Ce dernier étonne puisqu’il dépasse les 60%.
Pourtant, cette aide dépassera les 1 000 euros à partir du mois d’avril 2024 pour les personnes en situation de handicap.
En outre, une évolution significative depuis novembre 2023 est à noter. En effet, la CAF ne prend plus en compte les revenus du partenaire pour estimer le montant de l’aide. C’est une excellente nouvelle pour les bénéficiaires qui n’ont plus à dissimuler leur relation amoureuse pour percevoir le montant adéquat. De quoi concilier amour et indépendance financière sans compromis.
Pour rappel, cela faisait des années que les bénéficiaires souhaitaient cette déconjugalisation pour plus d’autonomie et d’indépendance.