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Si les Français n’accueillent pas la réforme des retraites avec joie, c’est parce qu’ils doivent travailler plus longtemps. Deux ans. Tel est le souhait d’Emmanuel Macron. Il pense que cette réforme est indispensable pour sauver un système qu’il présente comme précaire. Par conséquent, l’âge de départ légal recule de deux ans. Loin semble l’époque de la retraite à 64 ans. En 2030, tout le monde (ou presque) partira à 64 ans.
De quoi pousser nos confrères de Capital à se poser la question suivante. Cette réforme ne fait-elle que des perdants, ou certains vont-ils y trouver leur compte ? On fait le point avec vous dans cet article.
Retraite : les Français doivent travailler plus longtemps
Nos confrères de Capital s’entretiennent avec Nelly, une Grenobloise de 60 ans. Elle travaille comme salariée chez une fleuriste du centre-ville. Et comme beaucoup d’autres, Nelly ressent de l’agacement à l’idée de prolonger sa carrière.
Alors qu’elle était à seulement deux ans de la retraite, la réforme Macron l’oblige à travailler neuf mois supplémentaires. De quoi susciter chez elle une certaine nostalgie des années Mitterrand et de la retraite à 60 ans.
Elle était déjà en colère, en 2010, du fait de la réforme Woerth. Celle qui recule l’âge légal à 62 ans. Elle pensait que ce serait la seule réforme qu’elle subirait. D’où sa colère de voir son départ à la retraite s’éloigner encore.
Et si cette réforme a tant fait parler dans les médias, c’est parce que tous les Français comprennent tout de suite qu’ils doivent travailler plus longtemps. En effet, c’était plus subtile par le passé, avec les réformes Balladur en 1993 et Touraine en 2014.
Tous les Français ne vont pas travailler deux ans de plus
La réforme actuelle implique un allongement de la durée de travail pour la plupart. On note cependant quelques exceptions pour des situations spécifiques comme l’invalidité.
En revanche, la Direction de la recherche des ministères sociaux indique que le travail supplémentaire nécessaire ne sera que de 6,9 mois en moyenne pour ceux nés en 1966, de 6,7 mois pour ceux nés en 1972, et de six mois pour ceux nés en 1984.
Cela s’explique par le fait que certaines personnes prennent déjà leur retraite après l’âge légal. Pourquoi ? Car elles n’ont pas tous les trimestres nécessaires à taux plein. Ainsi, la réforme n’entraîne pas nécessairement un allongement de deux ans pour tous.
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Une meilleure retraite pour certains Français ?
En contrepartie de cet allongement de la durée de travail, les pensions moyennes sont plus élevées. Cela s’explique par l’accumulation de trimestres, l’amélioration de la moyenne des salaires des vingt-cinq meilleures années, et l’augmentation du nombre de points au régime complémentaire Agirc-Arrco.
Bien que la pension soit plus élevée au moment de la liquidation de la retraite, elle est versée pendant une période plus courte, car le départ à la retraite est retardé. Une analyse de la Drees montre que ceux percevant de petites pensions (inférieures à 1 350 euros) sont les principaux bénéficiaires en termes de durée de retraite, avec une augmentation cumulée allant de 0,1% à 12%.
Cela s’explique en partie par la mesure gouvernementale qui vise à porter les petites pensions à 1 200 euros et à les revaloriser sur le SMIC plutôt que sur les prix, ce qui favorise les plus modestes.
Ainsi, ce sont les petites pensions qui sortent gagnantes de cette réforme. En revanche, les perdants se trouvent du côté de ceux qui travaillent deux ans de plus pour avoir le taux plein. En effet, ils auraient très bien pu partir avec une bonne pension à 62 ans.