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Aujourd’hui, les ménages sont de plus en plus nombreux à chercher des solutions pour assainir l’eau du robinet par eux-mêmes. Entre pesticides, polluants éternels ou goût de chlore, l’idée de filtrer son eau séduit. Mais est-ce vraiment nécessaire ?
Des alertes sur l’eau du robinet
Entre les Français et l’eau du robinet, une inquiétude s’installe. En effet, d’après une étude de l’Institut Terram publiée en mars 2025, 58 % des Français disent redouter une pénurie d’eau. Et presque trois quarts pensent que la qualité de l’eau du robinet se détériore. Un verre d’eau à la main, beaucoup s’interrogent alors sur le contenu de ce qu’ils s’apprêtent à boire.
Le doute s’installe, nourri par des chiffres troublants. L’UFC-Que Choisir et Générations Futures ont aussi relevé la présence de polluants éternels, en janvier. C’est alors que l’association a trouvé des PFAS, dans 29 des 30 échantillons d’eau du robinet analysés. Le cas notamment à Paris, Bordeaux ou encore Lyon. Tours et Rouen cumulent même jusqu’à 11 types de PFAS dans un seul prélèvement.
Les filtres séduisent les consommateurs
L’inquiétude se fait sentir, comme le témoignent les tendances des derniers mois. En effet, les Français dégainent filtres, charbons actifs et carafes purifiantes. À quelques dizaines d’euros ou plusieurs centaines pour les systèmes les plus sophistiqués, ces équipements promettent une eau du robinet plus sure pour la santé.
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Les fabricants se frottent les mains. Dans une quincaillerie de quartier, Christopher Caffier, cofondateur de Pépins & Trognons, observe une hausse de 30 % des ventes de filtres cette année. « Avant, on touchait un public très précis sur ces questions-là, et aujourd’hui tout le monde nous achète du charbon, parfois plusieurs fois par semaine et tout type de clients. », dit-il à France Info.
Qu’est-ce qui séduit autant les ménages dans ces filtres ? Leur promesse de retirer le chlore, d’atténuer le calcaire et de piéger certains résidus chimiques. Elles redonnent ainsi confiance à ceux qui, sans ça, n’oseraient plus boire l’eau du robinet.
D’autres solutions pour purifier son eau du robinet
La carafe filtrante reste le choix numéro un. Accessible à partir de 30 euros, elle attire un Français sur cinq, pouvons-nous lire dans les colonnes de France Info. Certains ménages sont par contre plus exigeants. Ils installent même des systèmes directement sous l’évier pour filtrer l’eau du robinet. Certains utilisent aussi des bâtons de charbon actif, version minimaliste et zéro déchet.
Mais attention, car tous les filtres ne se valent pas. Une carafe améliorera le goût et réduira le chlore, mais ne suffira pas à éliminer les polluants complexes. Pour ça, il faut un osmoseur ou un filtre à charbon actif performant, installé sur l’arrivée d’eau.
C’est une corvée de plus à la maison. Il ne suffit pas de l’avoir pour que tout soit bon. Vous avez aussi besoin de l’entretenir régulièrement, pour empêcher les bactéries de s’accumuler.
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La vigilance reste utile par rapport à l’eau du robinet
Faut-il bannir l’eau du robinet ? Non. Parce qu’en France, elle reste l’une des mieux surveillées d’Europe. En effet, 98 % de l’eau du robinet reste conforme aux normes de potabilité en France, rappelle le site gouvernemental Vie-publique.fr.
L’UFC-Que Choisir précise aussi que : « Malgré ces découvertes alarmantes, ces concentrations en PFAS (hors TFA) restent conformes à la norme choisie par la France (somme de 20 PFAS spécifiques limitée à 100 ng/l), bien moins strictes que celles d’autres pays. »
Mais si vous habitez près d’une zone industrielle, ou si votre eau sent fort le chlore, un filtre devient nécessaire.
Enfin, le ministère de la Santé propose une carte interactive pour consulter les résultats des analyses dans chaque commune. Jetez-y un coup d’œil de temps en temps !
Sources : France Info, UFC-Que Choisir (janvier 2025)