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C’était le 23 mai 2025 que l’enseigne a annoncé la nouvelle. En effet, Intermarché, via sa branche agroalimentaire Agromousquetaires, prévoit de céder huit de ses 55 usines. Cette décision marque un nouveau virage pour le groupe, déjà engagé dans une transformation profonde depuis fin 2023.
Le numéro 3 de la distribution en France, qui avait racheté 294 magasins Casino, poursuit son recentrage stratégique. Mais cette fois, ce sont les sites de production qui trinquent. Malheureusement, derrière ces choix, ce sont aussi 1 200 salariés qui craignent pour leur avenir. Explications.
Intermarché suit une nouvelle stratégie pour ses usines
Pourquoi ces fermetures ? Le groupe parle d’un « recentrage » vers des produits jugés plus essentiels, rapporte L’Internaute. Notamment « sur les produits bruts et peu transformés ». Intermarché veut en fait concentrer ses investissements sur la viande, le lait ou encore les produits végétaux.
Pourtant, les huit usines ciblées ne produisent pas ce type d’aliments. Elles fabriquent plutôt des produits plus transformés. Notamment du pain de mie, des viennoiseries, du surimi, des jus de fruits, des plats préparés ou encore des fleurs et plantes. Des produits que le groupe ne considère plus aujourd’hui comme « stratégiques ».
Parmi les usines concernées, Lyana dans le Maine-et-Loire et la Loire-Atlantique, Capitaine Houat dans le Morbihan et le Pas-de-Calais. Mais aussi Antartic II en Ardèche, Vertumnus dans l’Oise, le Fournil du Val de Loire en Indre-et-Loire, et Capitaine Cook dans le Finistère.
Des réactions inquiètent les salariés
Pour Intermarché, il ne s’agit pas de fermer brutalement. En effet, le groupe se donne entre 12 et 30 mois pour trouver des repreneurs. Ces derniers devront s’engager à investir, et surtout à préserver l’emploi.
« La priorité des priorités c’est d’essayer de conserver tous les emplois », leur a assuré la direction du groupe. Toutefois, l’incertitude reste forte. Les syndicats ne cachent pas leur colère.
Du côté des salariés, l’inquiétude grandit. Pour Frédéric Londais, délégué CGT de l’usine du Fournil du Val de Loire, ce plan est difficile à accepter. Il dénonce une stratégie à deux vitesses. « Ce qu’on déplore c’est qu’ils redorent leur blason en achetant les Casino (…), mais à côté de ça ils font des dégâts en vendant des usines. », a-t-il déclaré à l’AFP.
Quels changements dans les rayons Intermarché ?
Ces usines alimentaient directement les rayons Intermarché. Si aucun repreneur ne se manifeste, les produits comme le surimi Capitaine Cook, les jus Vertumnus ou les pains de mie du Fournil du Val de Loire pourraient alors disparaître des étals.
À voir Intermarché au plus mal et sur le point de fermer ces 28 magasins ?
Rappelons qu’Intermarché avait déjà cédé deux autres usines en 2023. Celle de Sveltic en Ille-et-Vilaine, spécialisée dans les plats cuisinés, et des Délices de Saint-Léonard, qui produisaient pizzas et sandwiches. Cette nouvelle vague de cessions inquiète aussi sur la diversité des produits proposés en rayon.
En parallèle, Intermarché investit. Le groupe a annoncé un programme de 250 millions d’euros sur cinq ans pour renforcer ses marques de distributeur, avons-nous appris dans les lignes de L’Internaute. Ce budget s’ajoute aux 500 millions annoncés en juin 2024.
L’objectif est de faire grimper le chiffre d’affaires de la filière agroalimentaire à 6 milliards d’euros d’ici 2028, contre 4,7 milliards en 2023.
Source : L’Internaute, L’AFP