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Les robes à 5 €, les gadgets à prix dérisoires, des colis parfois sans frais qui arrivent en quelques jours. Voilà ce que promettent Shein et Temu à des millions de consommateurs en France. Pourtant, derrière ce clic que beaucoup sont prêts à renouveler, il y a des dangers.
Le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), dans une interview accordée à RMC Conso, tire la sonnette d’alarme. Si les deux géants du commerce en ligne séduisent, leurs produits posent de graves risques pour la santé. Pourtant, Shein se trouve aujourd’hui en tête de l’ultra fast-fashion. La fréquence d’achats multiplie ainsi les dangers.
Du petit prix contre des produits hors normes
En 2024, pas moins de 4,6 milliards de colis à moins de 150 euros ont pénétré le marché européen. Une majorité écrasante de 91 % en provenance de Chine. Ils arrivent directement depuis les usines, sans contrôle, sans vérification, sans garde-fou.
Temu, tout comme Shein, fonctionne sur ce modèle direct. Un fabricant chinois envoie son produit à l’acheteur, sans passer par un importateur européen. C’est ainsi que la qualité échappe aux règles de sécurité.
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Le BEUC, qui a analysé plus de 200 articles vendus sur Temu , révèle que 81 % ne respectent pas la réglementation. Ses jouets, cosmétiques, appareils électriques… Et Shein suit exactement la même logique. Sauf qu’ici, ce sont surtout vos vêtements et accessoires du qui sont en cause.
« Ces substances chimiques sont des perturbateurs endocriniens qui peuvent affecter le système hormonal. », pouvons-nous lire dans les colonnes de RMC Conso. Vous étiez sûrement heureux d’avoir 5 tenues pour le prix d’un, mais elles sont loin d’être inoffensives.
Sur X, une utilisatrice nommée @EcoWarrior92 a publié le 12 mars 2025 : « Juste reçu mon colis Shein et OMG l’odeur chimique est INSUPPORTABLE. Mes vêtements sentent le plastique brûlé, impossible de les porter sans les laver 3 fois. Et dire qu’il y a du plomb et des phtalates là-dedans selon les rapports… Pourquoi on laisse ça en vente ? #Shein #FastFashion ».
Des substances toxiques dans les vêtements Shein
Shein ne propose pas juste des prix bas. En effet, il y des détails qui expliquent ce coût. Derrière ces t-shirts pastel signés Manfinity (Shein) se cachent des tissus de piètre qualité. Des matières gorgées de substances nocives. Les spécialistes y ont retrouvé du plomb, du nickel, des phtalates. Leur quantité va parfois jusqu’à 200 fois supérieures à la limite légale.
Des enquêtes menées par Greenpeace, relayées par RMC Conso, ont mis au jour une présence massive de substances toxiques dans les vêtements Shein. Même si la marque affirme avoir renforcé ses contrôles, avec 315 000 nouveaux produits lancés chaque année, les failles restent béantes.
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Des emballages à l’odeur « pestilentielle »
« Nous avons eu beaucoup de témoignages de gens qui ont senti une odeur pestilentielle en ouvrant leur paquet Shein. », explique Yann Rivoallan, président de la Fédération française du prêt-à-porter féminin, lors d’un entretien avec RMC Conso. Une odeur suspecte liée non seulement aux produits chimiques contenus dans les fibres, mais aussi à l’épandage de pesticides dans les conteneurs de transport.
Contrairement aux enseignes traditionnelles, Shein ne dispose pas d’entrepôts de vérification en Europe. Elle envoie tout depuis l’Asie, sans tampon réglementaire. Pas de traçabilité, ni garanties ni filtres. L’acheteur n’a donc aucun moyen de savoir ce qu’il reçoit à partir des petites descriptions de produits sur le site.
Ce que les autorités prévoient par rapport à Shein et Temu
Temu vend de tout : petits gadgets, jouets, appareils électroniques. Le BEUC a même recensé un radiateur défectueux, avec un risque réel d’explosion. Un appareil pourtant vendu des milliers de fois au Royaume-Uni.
D’autres produits affichaient de faux labels ou des descriptions mensongères. Et Shein, bien qu’axée sur le textile, s’inscrit dans la même logique d’ultra-volume à bas coût. Donc, les consommateurs se retrouvent avec les mêmes conséquences.
« Dire au client qui voit des aubaines de prix si hallucinantes de ne pas acheter, c’est compliqué. Il est dans son droit. C’est davantage à l’État d’agir pour qu’une telle situation ne se présente pas. », reconnait Yann Rivoallan.
L’Union européenne a ainsi prévu d’instaurer dès 2026 des frais de gestion pour chaque petit colis. Mais le vrai défi reste le contrôle. Comment inspecter 145 colis par seconde ?
Source : RMC Conso