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Chaque année, des milliers de jeunes obtiennent leur baccalauréat. Ils se jettent alors à corps perdu dans la course aux études supérieures. Les parents aussi, fiers, mais à la fois inquiets, les soutiennent. C’est le début d’un nouveau chapitre, souvent stressant, mais toujours décisif. Pour les escrocs, c’est le moment de prédilection pour mettre en place une arnaque.
Au mois de mars, Ouest-France a rapporté une manœuvre qui a fait des centaines de victimes en France.
Une arnaque sous une fausse académie
Après le bac, le temps file vite. Certains n’ont même plus le temps de profiter de leurs vacances d’été. Parents et jeunes bacheliers s’engouffrent dans une frénésie. Il faut faire le choix d’établissement, et passer aux inscriptions. Beaucoup de familles veulent mettre toutes les chances du côté de leur enfant.
Mais parfois, cette envie de bien faire ouvre grand la porte à l’arnaque. Une arnaque bien rodée, qui se déguise sous des allures d’excellence académique.
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Cette arnaque a laissé bien plus que des trous dans les comptes en banque. Elle a aussi généré de la honte chez les jeunes. Gwenaëlle Goigoux, l’une des victimes, raconte ainsi son parcours auprès de Ouest-France. Elle parle d’élèves qui n’ont rien osé dire à leurs parents, rongés par la culpabilité.
« Comme beaucoup de parents, on avait fléché des prépas en complément de la fac. On hésitait entre l’Institut régional sport et santé (IRSS), Galien et une certaine école nommée Hippocrate. », se rappelle la mère de famille.
Ni locaux, ni enseignants, ni cours
L’arnaque Hippocrate a secoué des centaines de parents. Samy Nacer, 25 ans, a monté de toutes pièces cette fausse école de préparation aux concours de médecine en 2020. Il a pensé à un nom rassurant, une adresse prestigieuse, un site impeccable ainsi que des promesses alléchantes. Tous les ingrédients étaient réunis pour séduire des familles en quête d’un avenir digne de leurs enfants. Et ça a marché.
« L’école présente 86 % de réussite, mais coûte un peu plus cher que les autres parce qu’elle propose un remboursement en cas d’échec. Ceci finit de me convaincre. J’inscris ma fille et paye 6 300 € en une fois. », confie également Gwenaëlle Goigoux dans cette interview accordée à Ouest-France.
Entre 200 et 300 familles partout en France ont inscrit leur dans l’établissement. Mais en réalité, il n’y avait ni locaux, ni enseignants, ni cours. Juste une vitrine vide, mais soigneusement construite. Les parents ont découvert plus tard que c’était une arnaque.
« Tout est très propre. Des avis, certains positifs, d’autres mitigés, remontent à trois, quatre ans. C’est crédible ! Sans compter les noms des professeurs incluant de vraies références. », ajoute la victime qui y avait inscrit son enfant en 2021.
L’auteur de l’arnaque mis sous le verrou
Les familles victimes se sont rassemblées, ont comparé leurs histoires et compris qu’elles n’étaient pas seules. Un groupe Facebook nommé Victimes Hippocrate a ainsi vu le jour. Ensemble, elles ont porté plainte. Ensemble, elles ont refusé de se taire.
C’est alors qu’en mars, les pistes ont remonté les enquêteurs vers quatre hommes suspects. Samy Nacer, Lionel Lavergne, Yoann Bouazza et de Ryade Missaoui, cite Ouest-France.
D’après les dernières informations relayées par Le Parisien le 28 avril 2025, le jeune fondateur de l’arnaque, Samy, a été condamné à quatre ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris. Trois ans avec sursis puis un an ferme à purger « en détention à domicile sous surveillance électronique ». Le chef d’accusation ? Escroquerie et travail dissimulé.
Sources : Ouest-France, Le Parisien
