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Ces automobilistes ont trouvé l’astuce pour ne plus payer le stationnement

Certains automobilistes peu scrupuleux savent comment ne pas payer leur stationnement. Ils enfreignent la loi, sans conséquence.

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Les automobilistes qui prennent leur voiture en ville dépensent, chaque mois, de grosses sommes pour le stationnement. Il y a de moins en moins de places gratuites. Alors, s’ils veulent se garer, ils doivent y mettre le prix.

Mais pour s’éviter un trou conséquent dans le budget, certains réussissent à trouver une faille dans le système. Cette faille leur permet, tout simplement, de ne rien payer. Mais comment ? C’est simple, ils profitent (en enfreignant la loi) de la gratuité existante pour les personnes en situation de handicap. Il s’agit d’un dispositif datant de 2025 pour favoriser l’inclusion. Les fraudeurs arrivent à le détourner à leur avantage.

Les automobilistes trouvent une faille pour se garer sans payer

Le stratagème est si simple que nous nous demandons comment les autorités ne l’ont pas vu venir. Au moment de se garer, certains automobilistes (sans droit légitime) prennent le ticket « tarif handi ». Ce dernier, en toute logique, concerne uniquement les détenteurs d’une Carte européenne de stationnement (CES) ou d’une Carte mobilité inclusion stationnement (CMI-S).

Or, et c’est là que se trouve la faille, les voitures de contrôle équipées de lecteurs automatiques de plaques d’immatriculation ne vérifient pas la détention de ces cartes.

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Pour vous rendre compte de l’ampleur, reprenons les chiffres de nos confrères du Parisien. Ils nous indiquent que, chaque semaine, les horodateurs émettent 120 000 tickets pour les automobilistes handicapés. Or, la région Île-de-France compte environ 150 000 propriétaires de cartes CMI-S.

Une astuce illégale qui fonctionne ?

Depuis 2018, Paris modernise ses contrôles de stationnement en automatisant les vérifications. Ainsi, sur les 250 000 contrôles quotidiens, seuls 15 % font intervenir des agents humains. Cela représente environ 37 000 vérifications manuelles.

Rémy Josseaume, avocat spécialisé en droit routier, souligne que les chances de se faire prendre sont extrêmement faibles. Certains fraudeurs vont même plus loin : en entrant un simple code postal dans l’application de stationnement parisienne, ils peuvent faire enregistrer leur véhicule comme bénéficiaire du tarif handicapé, sans justification.

Les automobilistes ont alors l’occasion de stationner sans payer les tarifs habituels. Et ce ne sont pas les conséquences qui les inquiètent. En théorie, l’utilisation frauduleuse d’une carte handicapé est passible d’une amende de 1 500 euros. Mais en pratique, la sanction est souvent réduite à un simple forfait post-stationnement (FPS). Ainsi, elle varie de 25 à 225 euros, en cas de contestation.

Des efforts municipaux insuffisants 

Depuis le 18 novembre dernier, une décision du Conseil d’État complique encore la tâche des autorités. Désormais, elles doivent fournir des photos prouvant l’emplacement précis du véhicule en cas de contestation. Cette contrainte ajoute une difficulté dans la lutte contre les abus de certains automobilistes.

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Consciente de l’ampleur du problème, la municipalité parisienne tente de cibler les zones où elle relève une concentration anormale de tickets handicapés. Cependant, sans un renforcement significatif des moyens humains et techniques, cette fraude lucrative continue de prospérer.

Cette utilisation abusive du système pénalise directement les personnes en situation de handicap, pour qui ces facilités de stationnement sont indispensables. Certes, nous savons que les automobilistes manquent de pouvoir d’achat. Pour autant, nous les invitons à ne pas compliquer la vie de leurs homologues en situation de handicap.

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