Montrer le sommaire Cacher le sommaire
Les débats à l’Assemblée nationale se concentrent actuellement sur la question des retraites, dans un contexte budgétaire difficile pour l’État. Face à cette crise des finances publiques, Michel Barnier avance une proposition : geler la revalorisation des pensions de base.
Inutile de dire que cette idée soulève l’indignation des retraités. Les députés du Nouveau Front Populaire dénoncent ouvertement cette mesure, et même certains soutiens du gouvernement expriment leurs réserves. Dans cette opposition, certains évoquent alors une alternative : instaurer une prime de compensation. Mais qu’en est-il exactement ?
Un gel des pensions pour les retraités ?
Michel Barnier justifie ce gel dans le cadre d’une politique d’austérité budgétaire, avec pour objectif de contenir les dépenses publiques. La revalorisation annuelle des pensions représente un coût substantiel pour l’État et un report de janvier à juillet permettrait d’économiser 4 milliards d’euros. Cependant, cette idée reçoit peu de soutien parmi les parlementaires.
Conscient du climat de mécontentement, Barnier se dit ouvert à d’autres pistes pour réaliser des économies similaires. C’est ici qu’émerge l’idée d’un chèque pour les retraités les plus modestes. Une sorte de prime qu’ils recevraient pour leur faire oublier le report de la valorisation.
À voir 25 % de plus pour ces retraités qui pourront toucher une pension équivalente à leur salaire
Pour rappel, les retraités attendent chaque année avec impatience le 1ᵉʳ janvier. En 2024, à cette date, les pensions augmentaient de 5,3 %. Cette année, ils s’attendaient à une hausse plus faible, autour de 2 %. Mais, en décalant cette revalorisation au moins de juillet, elle sera moins importante. En effet, l’inflation continue de ralentir.
Vers une aide pour les petites retraites ?
Certains députés, tout en soutenant la démarche d’austérité, appellent à une mesure plus ciblée qui préserverait les pensions les plus modestes. Ainsi, seuls les retraités au revenu supérieur à un seuil défini subiraient le gel de la revalorisation.
Le seuil exact reste cependant en débat. Doit-on fixer la limite à 1 200, 1 400, voire 1 600 euros ? Des suggestions oscillent entre des montants de 1 700 et 2 500 euros, s’inspirant d’une initiative de 2020, lorsque les pensions inférieures à 2 000 euros profitaient d’une revalorisation prioritaire.
Une alternative suscite aussi l’intérêt : geler temporairement toutes les pensions, puis compenser ce gel par une prime pour les retraités modestes. Barnier envisagerait ainsi un versement unique pour ceux dont les pensions sont inférieures à 1 300 ou 1 400 euros.
Un consensus difficile à atteindre
Cette proposition rencontre cependant de la résistance, notamment de la part des Républicains (le groupe du Premier ministre) qui considèrent cette mesure insuffisante pour véritablement protéger les petites retraites. Le gouvernement est donc face à un casse-tête : comment équilibrer le besoin de réduire les dépenses publiques avec la nécessité de préserver le pouvoir d’achat des retraités les plus vulnérables ?
À voir Augmentation des retraites : ces démarches à effectuer pour en profiter en 2025
Pour l’heure, un gel en 2025 semble probable, mais le gouvernement continue d’explorer des solutions qui atténueraient l’impact pour les plus modestes. La décision finale reste en suspens et pourrait encore évoluer au gré des discussions.
À l’Assemblée, les débats sont loin d’être clos. La gauche persiste dans son refus de toute mesure qui affecterait les retraités, tandis que les partisans des restrictions budgétaires s’efforcent de trouver un compromis acceptable pour éviter de pénaliser les seniors les plus fragiles.