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Depuis les années 1970, en France, les automobilistes peuvent emprunter des ralentisseurs. Ces derniers existent pour sécuriser les zones urbaines et obliger les conducteurs à réduire la vitesse.
Il faudra attendre les années 1990 (et le décret n°94-447) pour que les installations s’intensifient, avec des normes de hauteur et d’implantation. Pour autant, sur les 450 000 ralentisseurs que nous pouvons compter en France, 90 % d’entre eux ne respectent pas ces normes (automobile-magazine.fr). Pour autant, le Conseil d’État refuse de les supprimer, puisqu’il les considère comme utiles.
Les automobilistes n’apprécient pas les ralentisseurs
Les traditionnels « dos d’âne« , omniprésents à l’entrée des villes et aux abords des écoles, sont souvent source de mécontentement. Leur multiplication, parfois sans respect des normes (hauteur excessive, signalisation insuffisante), provoque des désagréments : secousses désagréables, usure prématurée des véhicules, nuisances sonores pour les riverains, etc.
Ce mécontentement est d’autant plus logique que beaucoup de ralentisseurs ne respectent pas les normes. Par exemple, la hauteur maximale est de 10 cm et ils ne peuvent s’implanter que dans des voies limitées à 30 km/h. En outre, la loi interdit logiquement de les situer sur des routes à fort trafic (3 000 véhicules par jour).
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Plusieurs automobilistes qui nous lisent connaissent sans doute au moins un ralentisseur qui ne respecte pas ces critères. Ce manquement au règlement alimente logiquement la contestation et pousse les pouvoirs publics à prendre des décisions. Mais faut-il vraiment supprimer les ralentisseurs ?
Un enjeu pour la sécurité routière
Nous pouvons annoncer aux automobilistes que les ralentisseurs ne disparaîtront pas. Du moins, pas dans un avenir immédiat. En effet, le Conseil d’État refuse de les supprimer. S’ils ne respectent pas tous les règles, ils restent malgré tout efficaces pour réduire la vitesse des conducteurs.
Pour autant, certaines municipalités cherchent des alternatives. Par exemple, les radars pédagogiques peuvent les remplacer. Ces dispositifs affichent la vitesse des conducteurs pour les inciter à lever le pied. Leur efficacité reste cependant limitée. En effet, certains automobilistes accélèrent dès qu’ils les dépassent. Cependant, nous pouvons faire un constat similaire avec un dos d’âne.
Certaines municipalités optent alors pour une modification de la voie. Elles la réduisent, ce qui modifie la perception de l’espace et incite naturellement à la prudence.
Sinon, des illusions d’optique, comme des marquages 3D ou des lignes en zigzag, sont testées pour attirer l’attention des automobilistes et les inciter à ralentir.
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Une efficacité au rendez-vous
Si les automobilistes n’apprécient pas vraiment les ralentisseurs, ils ont pour eux des statistiques intéressantes. Ils permettent effectivement de réduire la vitesse de 8 à 12 km/h. Mieux encore, d’après l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière (ONISR), ils permettent de baisser de 20 % les accidents corporels dans les zones résidentielles.
Près des écoles ou de certaines zones sensibles, ces dispositifs sont donc intéressants. À l’avenir, il paraît difficile de voir les pouvoirs publics annoncer leur disparition totale. La sécurité routière doit continuer à travailler sur des alternatives afin de rendre les routes plus sûres.
Les automobilistes espèrent qu’il n’y aura pas d’autres ralentisseurs, mais les pouvoirs en place doivent trouver le parfait équilibre pour protéger les usagers de la route.