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Elles nous sautent aux yeux dans les rayons. Elles s’invitent dans nos boîtes aux lettres, s’affichent à la télé, en ligne, sur les chariots. Les promotions des supermarchés sont partout. Avec la vie qui devient de plus en plus dure, les ménages les guettent et en profitent pour faire le plein de panier de courses.
Pourtant, derrière la plupart de ces produits se cachent des choix bien moins anodins qu’il n’y paraît. En effet, certaines offres nous incitent à faire des choix loin d’être les meilleurs pour notre santé.
Ce que les supermarchés nous poussent à acheter
Sept associations, dont Foodwatch et France Assos Santé, se sont penchées sur les promotions dans les supermarchés. Le 21 mai 2025, les consommateurs ont alors découvert avec stupeur l’ampleur de la situation. En effet, ces organismes ont pu décortiquer la vérité derrière les étiquettes « prix cassé ».
Elles ont épluché 4 726 promotions issues de catalogues de grandes enseignes comme Leclerc, Carrefour ou Lidl. Un constat s’impose. Les supermarchés misent beaucoup trop sur les produits les moins bons pour nous.
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Deux tiers des promotions, 66 % exactement, concernent des produits trop gras, trop sucrés ou trop salés. Pourtant, l’OMS nous recommande ce célèbre message de ne pas manger trop gras, trop sucré, trop salé .
Pire encore ! Près de la moitié de ces offres portent sur des aliments ultra-transformés. « Comme les boissons sucrées, la charcuterie ou les biscuits industriels », cite Foodwatch. Donc, tous ces produits que les nutritionnistes nous invitent à limiter finissent en tête de gondole.
Et que dire du Nutri-Score ? 39 % des promotions concernent des produits notés D ou E. Autrement dit, les supermarchés nous incitent à consommer ce que les autorités sanitaires aimeraient nous voir réduire.
Nous pouvons acheter plus, mais pas mieux
Dans les grosses promos affichées dans les rayons, les supermarchés nous promettent des économies. Ce n’est pas faux. Par contre, ils jouent surtout sur les volumes. Et souvent, c’est un produit ultra-transformé qui finit dans le panier.
D’après cette étude de Foodwatch et consorts : « 3 promotions sur 5 sont une incitation au volume (type « 2 +1 offert » ou « lot » ou « % de réduction sur le 2ème produit acheté), alors que seulement 2 sur 5 sont une réduction du prix ». Bien tendu, c’est toujours des produits ultra transformés qui finissent dans les paniers.
Pendant ce temps, les aliments vraiment bons pour la santé restent les grands absents de ces catalogues. Seulement 12 % des promotions concernent des fruits, des légumes, des légumineuses ou des céréales complètes.
Mais qu’en est-il pour les produits bio non ultra-transformés ? C’est à peine 1 %. Un chiffre qui fait mal, puisque ce sont souvent ces produits-là qui sont jugés trop chers par une partie des consommateurs.
Plus de responsabilités de la part des supermarchés
Les distributeurs ne cessent de se présenter comme les défenseurs du « bien manger » et du pouvoir d’achat. Mais l’étude montre que leurs promotions incitent à autre chose. En effet, derrière leurs pubs de promo, ils poussent les ménages à la surconsommation de produits mauvais pour la santé. Ils laissent ainsi de côté ceux qui devraient être plus accessibles.
Les Français ne s’y trompent pas. Selon un sondage du Réseau Action Climat, 88 % d’entre eux souhaitent que les supermarchés mettent plus de produits sains dans leurs promotions. Ils sont même 89 % à vouloir que cela devienne une obligation.
Aujourd’hui, les associations tirent la sonnette d’alarme. Elles demandent que la moitié des promotions concernent enfin des produits bons pour la santé, avec au moins 10 % dédiées au bio non ultra-transformé. Pour que les choix que nous faisons en rayon cessent d’être dictés par de fausses bonnes affaires. Et que ces dernières commencent à servir, vraiment, notre santé.
Source : Foodwatch (21 mai 2025)