Montrer le sommaire Cacher le sommaire
Vous êtes veuf ou veuve et vous possédez un Livret A ? Ce livret d’épargne, si rassurant pour des millions de Français, pourrait en réalité vous coûter cher. Car derrière ses nombreux atouts, ce placement peut compromettre un droit précieux : la pension de réversion. Ce soutien financier destiné aux conjoints survivants pourrait ainsi vous échapper. Explications !
Livret A : des avantages oui, mais…
Saviez-vous que 81 % des Français disposent actuellement d’un Livret A ? Dans son rapport annuel 2022 sur l’épargne réglementée, la Banque de France révélait qu’environ 56 millions de personnes en disposent un. Cet engouement n’a rien d’un hasard, cela s’explique par les nombreux atouts de ce placement.
C’est un fait, le Livret A est un placement chéri par les épargnants français. Mais il pourrait se révéler être un véritable piège pour les personnes ayant perdu leur conjoint qui touche la pension de réversion.
Rappelons d’abord ce que c’est la pension de réversion. Il s’agit d’une fraction de la retraite que percevait ou aurait pu percevoir l’assuré décédé. Elle revient au conjoint survivant ou, dans certains cas, à l’enfant du défunt. Aujourd’hui, environ 2,8 millions de personnes en bénéficient, selon la CNAV.
À voir Livret A : le fisc peut-il vraiment saisir votre épargne ? Tout ce que vous devez savoir
Pourtant, peu des bénéficiaires savent que le Livret A peut jouer en leur défaveur. En effet, les montants épargnés sur ce livret peuvent réduire significativement, voire supprimer, le montant de la pension de réversion. Un paramètre à prendre en compte pour éviter de perdre une aide précieuse.
Quelle liaison avec la pension ?
L’attribution de la pension de réversion n’est pas automatique après le décès du conjoint. Pour y accéder, le partenaire survivant doit respecter une condition de revenus strictement encadrée. Ses revenus annuels ne doivent pas dépasser un certain plafond, qui varie en fonction des régimes de retraite.
Dans le régime général, ce plafond reste fixé à 24 232 euros par an pour les célibataires. Ce seuil atteint 38 771,20 euros pour les bénéficiaires en couple. C’est ici que le Livret A peut compliquer la situation. Les intérêts générés par ce placement, même modestes, restent pris en compte dans le calcul des ressources du survivant.
Les gains du Livret A viennent s’ajouter aux autres revenus du bénéficiaire. Il se peut que le montant total risque de dépasser le plafond autorisé pour percevoir la pension de réversion. Résultat : le conjoint survivant peut perdre cette aide mensuelle.
Livret A à titre individuel
Le Livret A joue un rôle majeur dans l’accès à la pension de réversion. Mais il existe une exception surprenante. Seuls les Livrets A ouverts à titre individuel restent considérés dans le calcul de la pension de réversion.
Cette nuance devient intéressante pour les couples mariés sous le régime de la communauté des biens. Dans ce cas, les intérêts générés par le Livret A n’entrent pas dans le calcul des revenus. Cela peut donc favoriser l’accès à la pension de réversion.
En revanche, pour les couples mariés sous le régime de la séparation des biens, les règles restent différentes. Les gains du Livret A doivent faire l’objet d’une déclaration et impactent le calcul des ressources. Ainsi, un simple choix de régime matrimonial peut avoir des répercussions importantes sur le droit à la pension de réversion.