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Rarement la santé financière des retraités aura été, autant, au centre des débats. Il faut dire que Michel Barnier enflammait la question en parlant d’un report de la revalorisation des pensions de base. Il souhaite un report de six mois pour faire des économies.
Comme les autres contribuables, les retraités paient des impôts. Or, ils pourraient à l’avenir profiter d’un avantage fiscal qui n’existe plus depuis des années. En effet, mercredi 23 octobre 2024, les députés votaient en faveur du rétablissement de la demi-part fiscale pour les conjoints survivants.
Retraités : une bonne nouvelle pour leur fiscalité
Le 23 octobre, sur les 155 députés présents, 96 votaient pour le rétablissement de la demi-part fiscale pour les veufs et veuves à l’Assemblée nationale. Ce retour pourrait alléger la charge fiscale des retraités modestes, bien que son adoption finale reste encore incertaine.
Le rétablissement de la demi-part fiscale, supprimée en 2014, est une mesure particulièrement attendue par de nombreux retraités modestes. En effet, la suppression de cet avantage fiscal conduisait à des hausses d’impôt pour les conjoints survivants. Cela rendait évidemment la gestion de leur budget plus complexe.
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À la suite du vote en séance parlementaire le 23 octobre, ce dispositif pourrait revenir pour soutenir les veufs et veuves, un changement qui concernerait potentiellement une grande partie de la population française.
Quel avantage représente la demi-part fiscale ?
Le retour de la demi-part fiscale permettrait aux conjoints survivants de maintenir l’avantage fiscal de leur conjoint décédé. Ainsi, ce retour réduit leur charge fiscale. Actuellement, seuls les survivants d’anciens combattants ou ceux ayant élevé un enfant à charge pendant au moins cinq ans bénéficient de cet avantage.
La possible réforme vise à élargir cet accès à d’autres catégories de conjoints survivants, bien que son application reste conditionnée à l’approbation parlementaire. L’Assemblée nationale souhaite généraliser cet avantage fiscal pour les retraités modestes.
Selon plusieurs députés, la suppression de 2014 a particulièrement affecté les veufs et veuves à faible revenu, qui se retrouvent désormais soumis à la CSG et à la CRDS, avec pour conséquence des hausses d’impôts et des dettes accrues en taxe foncière et d’habitation.
Un coût budgétaire conséquent
Le retour de la demi-part fiscale aurait un coût estimé en milliards d’euros, ce qui pourrait constituer un frein à son adoption en raison des efforts du gouvernement pour contenir le déficit budgétaire.
En effet, le gouvernement de Michel Barnier cherche à faire des économies. À ce titre, le Premier ministre semble voir une cible à la place des retraités. En effet, c’est lui qui suggère le report de la revalorisation des retraites.
Afin de faire 4 milliards d’euros d’économies, il souhaite déplacer cette revalorisation de janvier à juillet. Il priverait ainsi les retraités de six mois de revalorisation. En outre, l’évolution du mois de juillet serait moins importante que celle de janvier. Les seniors seront donc les grands perdants.
Mais les députés de l’Assemblée nationale ne l’entendent pas de cette oreille. Ils proposent alors des alternatives pour ne pas sanctionner les plus précaires. Par exemple, les députés du NFP estiment qu’il est possible de viser les seniors les plus riches du pays.